• Articles de presse

    Cet article, écrit en début d'année par Honor Mahony, journaliste pour EUobserver.com, a le mérite de présenter une vue d'ensemble de la situation à laquelle l'Europe doit faire face. On retrouve dans cet article Stefan Radut, le jeune roumain que l'on a vu précédemment dans le documentaire de la BBC.

    On peut seulement regretter, à la vue des différents commentaires faits par les intervenants qui ont été consultés, que les chiffres ne tiennent absolument pas compte des personnes atteintes par la tuberculose qui ne sont pas diagnostiquées. Aucune estimation n'est faite de cette population qui comprend nombre de déshérités.

    Vous trouverez, en deuxième partie, le texte original en anglais. La traduction est encore une fois "home made" alors soyez indulgents ou donner moi votre avis si elle vous semble incorrecte.

    La tuberculose - un vieux fléau qui revient en force 

    25/02/13 @ 09h07 Par Honor Mahony

    euobserver.com – Bruxelles


    Stefan Radut a perdu sept kilos en deux semaines en 2011. Il toussait constamment. Il était continuellement fatigué et avait du mal à dormir. Sa petite amie a fini par le convaincre d'aller voir un médecin.
    Il a alors découvert qu'il avait la tuberculose (TB) - une maladie qu'il pensait appartenir aux livres d'histoire.
    Stefan explique : « Je ne savais rien à propos de cette maladie. Je pensais qu'elle avait été éradiquée ».

    Mais ce jeune homme de 24 ans, diplômé de l’université de Roumanie, a eu une surprise encore plus sombre. Il n'avait pas seulement une version normale de la maladie pulmonaire bactérienne. Il avait une souche résistante aux médicaments. Les antibiotiques de première ligne n'ont pas fonctionné.
    A la place, il a dû être hospitalisé pendant plusieurs mois et prendre un cocktail de médicaments qui sont peu efficaces et qui ont des effets secondaires pénibles.
    La première réaction de Stefan à la tuberculose est courante. Mais la Grande Peste Blanche - normalement associée aux asiles du 19e siècle - n'a jamais été complètement battue.
    Et maintenant, plusieurs pays d'Europe de l'Est se lancent dans une bataille épique contre la tuberculose qui a muté en une forme plus mortelle.
    Qu'ils réussissent dans cette bataille est d'un intérêt direct pour tous les Européens. Mais dans certains pays, le succès n'est pas garanti.


    L'effondrement de l'Union Soviétique


    Les graines qui ont permis à la tuberculose pharmacorésistante d’infecter Stefan ont probablement été semées il y a un peu plus de 20 ans, lorsque l'Union Soviétique s'est effondrée.
    Le monde a regardé avec étonnement les 15 pays qui ont émergé du joug soviétique. Mais la libération a été assortie d’un écroulement complet du système de soins de santé public.
    Cet effondrement a provoqué une forte hausse des cas de tuberculose.
    La TB normale est presque toujours traitable (non traitée elle tue près de la moitié de ceux qu'elle infecte), mais il est crucial de maintenir le cap de six mois de traitement.
    Dans les territoires de l'ancienne Union Soviétique, il n’y a soudain plus eu d'infirmières pour suivre les personnes et leur faire prendre le cycle complet d'antibiotiques. Des pharmacies non réglementées ont vendu des médicaments coûteux sans ordonnance et dans des combinaisons douteuses.
    Les patients atteints de tuberculose ont tout simplement arrêté de prendre leur médicament quand ils se sentaient mieux - bien avant que le semestre de traitement soit terminé - ou ils ont pris le mauvais médicament dès le début.
    Cela a permis à des bactéries mutantes d’évoluer naturellement pour lutter contre la drogue. Lorsque les patients sont tombés malades de la tuberculose pour la deuxième fois, c'était avec une souche résistante.
    Cette combinaison toxique de circonstances a mis les trois États baltes au bord d'une épidémie incontrôlable vers la fin des années 1990.
    L’aide extérieure ainsi que le confinement à la maison ont vu récemment des pays, comme l'Estonie et la Lettonie, faire des progrès.

    Giovanni Battista Migliori, directeur à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), collaborateur au Centre de Lutte contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires en Italie, souligne : « Bien que les pays baltes soient politiquement bien engagés, nous payons encore pour les erreurs du passé ».

    La mauvaise utilisation des antibiotiques a conduit non seulement à une tuberculose qui résiste à certaines formes de médicaments, mais également à une version extrêmement résistante aux médicaments, capable de lutter contre presque toutes les armes anti-TB.
    La TB multi-résistante (MR-TB) est résistante à au moins deux médicaments de première ligne - l'isoniazide et la rifampicine. La TB ultra-résistante (UR-TB) est résistante à ces deux médicaments ainsi qu’aux fluoroquinolones (antibiotiques à large spectre) et à l'un des trois antibiotiques injectables.
    Toutes les sortes de tuberculose s’attrapent de la même manière - dans l'air.


    Stefan et Andreea


    Qu'elle ait été éradiquée est une partie du mythe entourant la tuberculose. Une autre est que seuls les pauvres l’attrapent.
    En fait, la maladie n'est pas fine bouche. Tout ce qui est nécessaire, c'est assez de temps dans une pièce mal ventilée avec un malade de la tuberculose.
    Stefan ne sait pas comment il l'a contractée : « Je respire… je l’ai attrapée ! »

    Stefan Radut

    Il a d'abord été diagnostiqué avec la tuberculose normale. Mais quelque temps plus tard, il a été rappelé à la clinique et on lui a dit qu'il avait une souche résistante. Cela a conduit à un séjour de trois mois et demi à l'hôpital avec un régime quotidien de 18 comprimés et une injection.
    Il doit prendre sur lui à chaque prise de médicaments. Aller dormir la nuit est un soulagement parce que cela signifie qu’il se rapproche d’un jour de la fin du traitement, il raconte que « les effets secondaires sont des maux de tête sévères, des douleurs articulaires, des sentiments de paranoïa, des nausées et des dommages auditifs irréversibles ».
    Son traitement se poursuivra jusqu'en mai de cette année. Après cela, il va tenter de renouer les fils de sa vie - de se marier et d'essayer de trouver un emploi.
    Andreea Vladoi a une histoire similaire. Aussi roumaine, âgée de 24 ans, elle était gymnaste professionnelle. Elle est allée à l'université, a été diplômée, et a travaillé dans un cirque. Puis un jour…  la bactérie l’a attaquée.
    Comme Stefan, elle a d'abord été traitée pour la tuberculose normale. Elle était, ce sont ses mots, une patiente "consciencieuse". Elle a terminé le traitement au bout de six mois, mais bientôt la toux est revenue, « le médecin m'a dit que j'avais peut-être la MR-TB dès le début, mais qu’elle ne savait pas. J’ai dû recommencer le traitement pour deux ans ».
    Elle ajoute : « C'était beaucoup plus difficile cette fois-là. Je pensais que je mourrais de prendre les pilules. Le corps ne s'habitue pas à cela. Pendant deux ou trois heures après la prise, je ne pouvais pas marcher. Je voulais juste m’asseoir et regarder le mur. Je n'osais pas bouger pour ne pas vomir le traitement. Vous ne pouvez pas comprendre si vous ne l’avez pas pris vous-même ».
    Les deux, Andreea et Stefan se considèrent comme relativement chanceux. Ils ont eu un soutien financier et, presque aussi important, certains proches pour les aider pendant le difficile traitement.


    Roumanie - « urgence médicale »


    Une urgence médicale en contraste avec le nombre de roumains souffrant de la TB.
    Ce pays a le plus grand nombre de cas de tuberculose dans l'UE. Et le plus grand nombre de cas résistants aux médicaments, avec environ 1 000 à 1 200 diagnostiqués chaque année.
    « Presqu’un patient sur deux atteints de tuberculose dans l'UE sont de Roumanie », indique Dara Masoud, conseiller Europe sur la tuberculose de l'OMS.
    Pendant ce temps, moins de 2sur 10 sont guéris de la souche multi-résistante aux médicaments, même après avoir subi le traitement complet.
    Gina Popescu, chef du programme de lutte antituberculeuse de Roumanie, affirme que le problème est l'une des « urgences médicales ».
    Elle note que 27 à 28% des patients atteints de tuberculose résistante aux médicaments abandonnent leur traitement précocement. Une victime de la tuberculose, si elle n'est pas traitée, peut infecter jusqu'à 15 personnes en un an.
    Le problème est aggravé du fait qu'il faut des mois - plutôt que des jours dans les autres Etats membres - pour obtenir le bon diagnostic.
    Même avec un diagnostic correct, l'argent manque parfois pour fournir les bons médicaments.
    « Il faut 50 à 60 dollars par mois pour traiter la tuberculose », explique Dara Masoud. Avec la MR-TB (TB multi-résistante), cela peut monter à 7000 dollars.
    La TB ultra-résistante peut coûter jusqu'à 20000 dollars par mois.
    Le manque d'argent produit un effet de loterie quand il s'agit de traitement en Roumanie. Vous pouvez être chanceux et obtenir les bons médicaments. Mais là encore, vous pouvez ne pas guérir.
    « Il s'agit d'une condamnation à mort », dit Cataline Constantin, dont l'association (ASPTMR) s'occupe de patients atteints de MR, notamment de Stefan.
    Elle demande : « Parce que si nous n'avons pas assez de médicaments pour le traitement, qui choisit qui vit et qui meurt? ».
    Une plainte régulière indique que les autorités roumaines ne prennent pas le problème assez sérieusement. Des experts extérieurs le leur ont dit en autant de mots que possible. Leurs propres experts disent la même chose.
    D’après Gina Popescu : « Ils ne sont pas conscients de la gravité du problème ».


    Ne m’affecteras-tu pas ou m’affecteras-tu?


    Si la classe politique roumaine ne prend pas au sérieux  la gravité d'avoir un nombre croissant de patients avec une maladie résistante aux antibiotiques, alors il se pourrait, qu’avec le temps, cela devienne le problème de tout le monde.
    Parce que les gens se déplacent.
    Gina Popescu : « La moitié des patients résistants aux médicaments atteints de tuberculose dans les Pays-Bas viennent de Roumanie ».
    Guido Groenen, qui traite la tuberculose multi-résistante en Belgique, constate que les patients atteints de tuberculose résistante aux médicaments dans la capitale de l'UE sont généralement en provenance d'Europe orientale, en particulier en Tchétchénie.
    « Dans l'ancienne Union Soviétique, ils ont eu recours à toutes sortes de médicaments pendant 10 ou 20 ans. Donc, ils ont, plus ou moins, créé ce problème ", a-t-il remarqué.
    Migliori, l'expert italien, dit: « Chaque année, nous avons trois ou quatre personnes qui viennent mourir en Italie. Ce sont des cas sont totalement ingérables - résistants à tous les médicaments ».
    Il ajoute : « Sur leur chemin jusqu’ici, ils prennent un vol, un train, puis ils sont à l'hôpital et, parfois, ils s'échappent de l'hôpital. Ainsi, dans quelques années, nous verrons d'autres migrants ou des Italiens avec cette souche. Pour le moment c'est sporadique, mais cela se produit de façon constante. »


    Histoire de deux tuberculoses


    Pour l'UE, il est histoire de deux tuberculoses. Le nombre de cas de tuberculose normale est en baisse constante chaque année, selon le Centre européen de Prévention et Contrôle des Maladies (ECDC), un organe de l'UE qui suit 27 états membres.
    Mais la proportion de la tuberculose multi-résistante, encore négligeable en Europe occidentale, est en hausse. En 2008, 23 des 30 États ECDC ont enregistré des cas de TB-MR. Sur les 27 pays les plus touchés répertoriés par l'OMS, 15 sont en Europe, une catégorie vague inclus le Kazakhstan, la Russie et la Biélorussie. Quatre sont dans l'UE.
    « Je pense que le problème que nous voyons dans les états européens, c'est que nous sommes en mesure de lutter contre la tuberculose normale tout à fait raisonnablement, mais que nous assistons à une augmentation des cas de MR-TB et UR-TB dans les zones où il n'y a pratiquement pas de médicaments pour traiter les gens », explique Gerard de Vries, de KNCV, une fondation néerlandaise contre la tuberculose.
    Son propre pays voit environ 15 cas de multi-résistance chaque année.
    En attendant, si certains pays de l'UE - les pays baltes, la Bulgarie et la Roumanie – inquiètent les  experts de la tuberculose, les pays limitrophes de l'UE la font pâlir.
    Le Belarus, longeant la Pologne, a le plus fort taux de tuberculose résistant à la drogue dans le monde. Là, près d'un patient sur deux a la plus virulente.
    En Ukraine, c'est un sur cinq. En Moldavie, selon les estimations de l'OMS en 2010, il y a 1700 cas de tuberculose résistante aux médicaments. Mais moins de la moitié sont traités. En Russie, on estime qu'il y en a 31000, avec seulement 13700 qui reçoivent un traitement.
    « Il est impératif que nous investissions dans les pays frontaliers maintenant », dit Migliori, et il ajoute : « Sans investissement dans les infrastructures de soins de la santé, il existe un risque que, à un certain moment, cela deviendra ingérable ».

    La réapparition de la tuberculose


    La maladie elle-même a été présente depuis des centaines d'années. Elle est l'un des plus grands tueurs du monde, elle a pris 1,4 million de vies en 2011.
    Environ un tiers de la population mondiale est estimée avoir une forme latente de la maladie.
    La première épidémie moderne de la tuberculose a eu lieu au cours de la révolution industrielle dans les années 1700. La grande migration urbaine, où les gens ont afflué vers les villes pour trouver du travail a créé les conditions idéales - les personnes souffrant de malnutrition vivant dans des espaces restreints - pour que la maladie se propagent.
    Le nombre de malades descendit avec une augmentation des pratiques d'hygiène et une meilleure médecine.
    Vers le milieu des années 1980, les décideurs de l'Ouest parlaient de son éradication.
    Mais vint le VIH. Les personnes atteintes de tuberculose latente sont jusqu'à 30 fois plus susceptibles de développer la maladie à part entière s'ils sont séropositifs. Le nombre de cas de tuberculose a grimpé. La mauvaise gestion du traitement a conduit à des souches résistantes.
    En 1993, l'OMS a marqué la tuberculose comme une urgence mondiale. Le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies, pour sa part, a commencé à surveiller et recueillir des données sur la tuberculose de ses Etats membres en 2008.
    Mais bien que les experts de la santé se soient agités autour de la maladie, les vaccins, les traitements et les diagnostics sont restés vieux de plusieurs décennies – c’est en grande partie dû au fait que les compagnies pharmaceutiques la considèrent comme une maladie présentant peu de potentiel de profit.

    Calmette et GuérinLes médicaments introduits il y a 50 ans forment toujours la base des traitements actuels.
    Le vaccin - Bacille de Calmette et Guérin (BCG) - a d'abord été utilisé dans les années 1920 (il est efficace surtout contre la tuberculose de l'enfant.)
    « Les vaccins sont extrêmement difficiles à faire. Le BCG a près de 100 ans. C'est incroyable quand vous y pensez. Mais la tuberculose est une de ces maladies très complexes », explique Hannu Laang, du département de recherche de la Commission Européenne.
    Il souligne que l'UE est le leader mondial dans la recherche sur les vaccins. Pourtant, les récents résultats de l'essai de vaccin très attendu en Afrique du Sud, dirigée par des chercheurs de l'Université d'Oxford, ont été une déception.
    Il existe des médicaments (trois à la phase clinique) en projet. Mais sans fixer l'infrastructure de santé, de sorte que les personnes souffrant de la tuberculose reçoivent le traitement approprié et continuent à le prendre jusqu’à la fin, dans des endroits comme la Biélorussie les souches résistantes à ces médicaments s'accumulent très rapidement.
    « Dans 10 ans, nous aurons des résistances à ces trois nouveaux médicaments aussi et puis dans encore 20 ans, nous n'aurons plus rien », souligne Migliori.


    Temps austères


    Il n'y a jamais un bon moment pour faire valoir que les politiciens devraient dépenser plus d'argent sur les soins de santé publique, et en permettant un traitement gratuit pour tout le monde, y compris les migrants, pour le plus grand bien de la société.
    En ce moment, au milieu d'une crise économique, c'est plus vrai que jamais.
    Mais les réductions des dépenses publiques dans plusieurs pays de l'UE ont déjà commencé à inquiéter les spécialistes de la tuberculose.
    « Nous nous intéressons de près à tous les pays qui souffrent le plus de la crise économique, comme les pays d'Europe du Sud - Grèce, Espagne, Italie et Portugal », dit Marieke van der Werf, chef du programme de lutte antituberculeuse, au Centre Européen de Prévention et de Contrôle.
    Elle indique qu'ils ont des données depuis 2010. La crise financière a vraiment commencé en 2008. « Pour la tuberculose attendez-vous à ce qu’il faille quelques années avant de voir vraiment quelque chose », ajoute-elle. De nouvelles données seront disponibles en mars de cette année.
    Andra Cirule, pneumologue à la clinique de la tuberculose et des maladies pulmonaires en Lettonie, qui met en œuvre certaines les mesures d'austérité les plus dures dans l'UE, partage la même préoccupation, « Les gens sont pauvres. Ils ne vont pas chez le médecin parce qu'ils pensent qu'il est nécessaire de payer pour une visite. Mais pour la tuberculose, ce n'est pas payant ».
    Elle a remarqué une légère augmentation des cas quand elle compare les données de cette année à la même période l'an dernier, « Je pense que c'est à cause de la crise économique. Je me suis dit il y a deux ans déjà, il y aura une augmentation de la tuberculose ».
    Marieke van der Werf explique que si les données de surveillance de 2010 ne montrent pas une augmentation, cela peut être dû à deux choses : « Soit c’est due à de bonnes nouvelles, il n'y a vraiment pas d'augmentation et ils gardent toujours le contrôle de la lutte antituberculeuse. L'autre explication peut être que le système de santé s'est vraiment effondré ».

    Tuberculosis - an old plague comes back stronger

    25.02.13 @ 09:07 By Honor Mahony

    euobserver.com - Brussels

    Over the course of two weeks in 2011, Stefan Radut lost seven kilos in weight. He coughed constantly. He was chest X-raychronically tired and had difficulty sleeping. His girlfriend finally persuaded him to go to a doctor.

    There he discovered he had tuberculosis (TB) - an illness he thought belonged to the history books.

    “I didn’t know anything about this disease. I thought it was eradicated,” says Stefan

    But there was a still grimmer surprise to come. Stefan, a 24-year old university graduate from Romania, did not just have a normal version of the bacterial lung disease. He had a drug-resistant strain. The first line of antibiotics did not work.

    Instead he had to be hospitalised for several months and take a cocktail of drugs which are less effective and which have distressing side effects.

    Stefan’s initial reaction to tuberculosis is common. But the Great White Plague - normally associated with 19th century workhouses - was never fully beaten.

    And now several eastern European countries are fighting an epic battle against a tuberculosis that has mutated into a more deadly form.

    That they succeed in this battle is of direct relevance to all Europeans. And in some countries, success is not guaranteed.

    Collapse of the Soviet Union

    The seeds that enabled Stefan to catch drug-resistant TB were probably sown just over 20 years ago, when the Soviet Union collapsed.

    The world watched in amazement as 15 countries emerged from the Soviet yoke. But the liberation was matched by a complete breakdown in the public health care system.

    This breakdown triggered a sharp rise in TB cases.

    Normal TB is almost always treatable (left untreated it kills around half of those it infects), although it is crucial to stay the six-month course of treatment.

    But in the territories of the former Soviet Union there was suddenly no nurses to chivvy people into taking the full course of antibiotics. Unregulated pharmacies sold the expensive drugs without prescriptions and in dubious combinations.

    TB patients simply stopped taking the pills when they felt better - long before the half-year treatment time was up. Or they took the wrong medication from the beginning.

    This allowed naturally mutating bacteria to evolve to fight the drug. When patients fell ill with TB for a second time, it was with a resistant strain.

    This toxic combination of circumstances took the three Baltic states to the brink of an uncontrollable outbreak towards the end of the 1990s.

    Outside help as well as commitment at home have recently seen the countries - particularly Estonia and Latvia - make headway with the problem.

    “Although the Baltics are politically well-committed we are still paying for the mistakes of the past,” says Giovanni Battista Migliori, director, World Health Organisation (WHO) Collaborating Centre for TB and Lung Diseases in Italy.

    The misuse of antibiotics has led not only to a TB that is resistant to some forms of drugs but also to an extreme-drug resistant version, able to fight off almost all the weapons in the anti-TB war-chest.

    Multi-drug-resistant TB (MDR-TB) is resistant to at least two first-line drugs - isoniazid and rifampicin. Extreme drug resistant TB (XDR-TB) is resistant to those two drugs as well as fluoroquinolones (broad-spectrum antibiotics) and one of three injectable antibiotics.

    All types are caught the same way - through the air.

    Stefan and Andreea

    That it has been eradicated is one part of the myth surrounding TB. Another is that only poor people get it.

    In fact, the disease is not choosy. All that is needed is enough time in a badly ventilated room with a TB sufferer.

    Stefan does not know how he got it. “I breathe and so I contracted it,” he says.

    He was first diagnosed with normal TB. But some time later he was called back to the clinic and told that he had a resistant strain. This led to a three and half month stay in hospital with a daily regime of 18 tablets and an injection.

    He has to steel himself each time. Going to sleep at night is a relief because it means being one day closer to the end of treatment.

    “The side-effects are harsh headaches, joint pains, feelings of paranoia, nausea and irreversible hearing damage," Stefan says.

    His treatment will continue until May this year. After this he will try to pick up the threads of his life again - getting married and trying to find a job.

    Andreea Vladoi has a similar story. Also Romanian, the 24-year old used to be a professional gymnast. She went to college, graduated, worked in a circus. At some stage, the bacterium found its way into her body.

    Like Stefan, she was initially treated for normal TB. She was in her words a “conscientious” patient. She finished the treatment after six months but soon started coughing again.

    “The doctor said to me that maybe I had MDR-TB from the beginning but she didn’t know. I had to start the treatment again for two years,” she says.

    “It was much harder this time round. I thought I would die taking the pills. The body does not get used to it. For two or three hours after taking them I couldn’t walk. I would sit and watch the wall. I didn’t dare to move in case I threw up the treatment. You can’t understand it if you haven’t taken it yourself,” she adds.

    Both Andreea and Stefan consider themselves relatively lucky. They had some financial support and, almost as important, some loved ones to help them through the harsh treatment.

    Romania - “medical urgency”

    This contrasts with many other Romanian TB suffers.

    The country has the highest number of TB cases in the EU. And the highest number of drug resistant cases, with about 1,000 to 1,200 diagnosed every year.

    “Almost every second TB patient in the EU is from Romania,” notes Dara Masoud, Europe advisor on TB for the WHO.

    Meanwhile, fewer than two out of 10 patients are cured of the multi-drug-resistant strain, even after undergoing the full course of treatment.

    Gina Popescu, head of Romania’s TB programme, says the issue is one of “medical urgency.”

    She notes that 27-28 percent of patients suffering from drug-resistant TB abandon their treatment early. One TB sufferer, if left untreated, can infect up to 15 people in one year.

    Compounding the problem is the fact it takes months - rather than the days in other member states - to get the right diagnosis.

    Even with a correct diagnosis, the money is sometimes missing to supply the right drugs.

    “It costs $50 to $60 per month to treat TB,” says Masoud. With MDR-TB (muti-drug-resistant TB), this can become $7,000 dollars.

    Extreme-drug-resistant TB can cost up to $20,000 a month.

    The lack of money produces a lottery effect when it comes to treatment in Romania. You may be lucky and get the right drugs. But then again you may not be.

    “This is a death sentence,” says Cataline Constantin, whose association (ASPTMR) looks after MDR patients, including Stefan.

    “Because if we don’t have enough drugs for the treatment, who chooses who is living and who is dying?” she asks.

    A regular complaint is that the Romanian authorities are not taking the problem seriously enough. They have been told in as many words by outside experts. Their own experts say the same.

    “They are not aware of the seriousness of the problem,” says Popescu.

    Doesn’t affect me, or does it?

    If the Romanian political class does not get the seriousness of having a rising number of patients with an antibiotic-resistant disease, then it could, given time, become everyone’s problem.

    Because people travel.

    Half of drugs-resistant TB patients in the Netherlands are from Romania, says Popescu.

    Guido Groenen, who deals with multi-drug-resistant tuberculosis in Belgium, notes that patients with drug resistant TB in the EU capital are generally from eastern Europe, particularly Chechnya.

    “In the former Soviet Union, they have been using all kinds of drugs for 10 or 20 years. So they have, more or less, created this problem," he notes.

    Migliori, the Italian WHO expert, says: “Every year we have three or four people coming to Italy and dying. The cases are completely unmanageable - resistant to all drugs.”

    He adds: “On their way here, they take a flight, a train and then they are in the hospital and sometimes they escape from hospital. So in a couple of years we will see other migrants or Italians appearing with this strain. At the moment this is sporadic, but it is happening in a consistent manner.”

    A tale of two TBs

    For the EU it is a tale of two TBs. The number of cases of normal TB is declining steadily each year, according to the European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC), an EU body monitoring the 27 member states.

    But the proportion of multi-drug-resistant TB, though still negligible in western Europe, is going up. In 2008, 23 of the 30 ECDC states registered MDR-TB cases. Of the 27 high-burden countries listed by the WHO, 15 are in Europe, a loose category that includes Kazakhstan, Russia and Belarus. Four are in the EU.

    “I think the problem we see in European states is that we are able to control normal TB quite reasonably. But we see an increase in cases of MDR-TB and XDR-TB in areas where there are hardly any drugs to treat people,” says Gerard de Vries, from KNCV, a Dutch Tuberculosis foundation.

    His own country sees about 15 multidrug-resistant cases each year.

    Meanwhile, if certain EU states - the Baltic countries, Bulgaria and Romania – worry tuberculosis experts, counties bordering the EU make them blench.

    Belarus, running alongside Poland, has the highest rate of drugs-resistant tuberculosis in the world. There, nearly one in two TB patients has the more virulent strain.

    In Ukraine it is one in five. In Moldova, according to WHO estimates in 2010, there are 1,700 cases of drug resistant TB. But less that half are being treated. In Russia, it is estimated there are 31,000, with just 13,700 getting treatment.

    “It is imperative that we invest in the countries that are on the border now,” says Migliori.

    “Without investment in proper health care infrastructure, there is a risk that at a certain moment, this will be come unmanageable,” he adds.

    The re-emergence of TB

    The disease itself has been around for many hundreds of years. It is one of the world’s leading killers, taking 1.4 million lives in 2011.

    Around a third of the world’s population is estimated to have a latent form of the disease.

    The first modern TB epidemic occurred during the Industrial Revolution in the 1700s. The great urban migration, where people flocked to cities to find work created the ideal conditions - people with malnutrition living in cramped spaces - for the disease to spread.

    Numbers went down with increased hygiene practices and better medicine.

    By the mid-1980s, policy-makers in the West were talking about its eradication.

    But then came HIV. People with latent TB are up to 30 times more likely to develop full-blown TB if they are HIV positive. The number of TB cases shot up. Treatment mismanagement led to the resistant strains.

    In 1993 the WHO labelled tuberculosis a global emergency. The European Centre for Disease Prevention and Control, for its part, started monitoring and collecting TB data from its member states in 2008.

    But although health experts were agitated about the disease, vaccines, treatments and diagnostics remained decades-old - in large part due to the fact that pharmaceutical companies see it as a disease with little profit potential.

    Drugs introduced over 50 years ago still form the basis of treatments today.

    The vaccine - Bacillus Calmette-Guerin (BCG) - was first used in the 1920s (it is effective mainly against childhood TB.)

    “Vaccines are extremely difficult to make. The BCG is almost 100 years old. That’s incredible when you think about it. But TB is one of those really difficult diseases,” says Hannu Laang, from the European Commission’s research department.

    He notes that the EU is the global leader in vaccine research. Still, the recent results of highly-anticipated vaccine trial in South Africa, led by Oxford University researchers, was a disappointment.

    There are drugs – three at clinical phase - in the pipeline. But without fixing the health infrastructure, so that TB sufferers get the correct treatment and keep taking it to the end, then in places like Belarus strains resistant to these drugs will build up very quickly

    “In 10 years we will lose resistances to these three new drugs too and then for another 20 years we won’t have anything,” points out Migliori.

    Austere times

    There is never a good time to make the case that politicians should be spending more money on public health care, and allowing free treatment for everyone, including migrants, for the greater good of society.

    Right now, in the midst of an economic crisis, this is truer than ever

    But the cuts in public spending in several EU countries have already got TB experts worried.

    “We are looking closely at all the countries that suffer most in the economic crisis, so the southern European countries - Greece, Spain, Italy and Portugal,” says Marieke van der Werf, head of the tuberculosis programme, at the European Centre for Disease Prevention and Control.

    She notes that they have data from 2010. The financial crisis really started in 2008. “For TB you do expect that it takes a couple of years before you really see something,” she adds. New data will be released in March this year.

    Andra Cirule, a pulmonologist at the TB and lung disease clinic in Latvia, which implemented some of the harshest austerity measures in the EU, shares the same concern.

    “People are poor. They don’t go to doctors because they think it is necessary to pay for a visit. But for TB, it’s not,” she says.

    She has noticed a slight increase in cases when she compares data from this year with the same period last year.

    “I think this is because of the economic crisis. I thought to myself two years ago already, there will be an increase in TB,” she notes.

    Van der Werf says that surveillance data from 2010 does not show an increase. This can be down to two things.

    “Either it is due to good news and there really is no increase and they are still keeping up their TB-control activities. The other explanation could be that the health system has really collapsed,” she adds.

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